Comment l'alimentation influence notre santé mentale ?
- 📅 17/03/2022
- ⏱ Temps de lecture : 7 min
Gene
Nous sommes ce que nous mangeons. En plus d’être le titre d’un livre de Jane Goodall, cette phrase est à la fois très simple et criante de vérité. En effet, l’alimentation joue un rôle central dans notre bien-être et influence notamment notre santé mentale (et inversement).
C’est précisément ce qu’aborde la psychonutrition. Le choix de nos repas ne dépend pas uniquement de nos goûts ou de notre budget, mais également de notre environnement, nos besoins, nos émotions, etc. Ils auront ensuite un impact sur notre vie quotidienne.
Alors, comment l’alimentation influence-t-elle notre santé mentale ? Quel est le lien entre l’assiette et le cerveau ? C’est ce que je te propose d’explorer.
Les effets de l’alimentation sur notre santé mentale
D’un point de vue physiologique
Le corps a besoin de nourriture pour produire de l’énergie et fonctionner correctement. Sans quoi, il ne peut pas accomplir ses fonctions vitales. Jusque là tout va bien.
Ce qu’on ne nous apprend pas, en revanche, c’est l’impact de la nourriture au niveau cérébral. La présence (ou l’absence) de certains nutriments permet l’équilibre (ou le déséquilibre) des neuromédiateurs et des hormones.
Or, les neuromédiateurs et les hormones sont un peu les chefs d’orchestre de notre métabolisme.
Par exemple, la dopamine et la noradrénaline favorisent :
- l’activation physique et intellectuelle ;
- la motivation ;
- ou encore la capacité de réaction face au stress.
Le tryptophane permet la synthèse de la sérotonine et de la mélatonine, elles-mêmes responsables de :
- la détente ;
- la tolérance aux frustrations ;
- la sérénité ;
- la réduction des tendances compulsives ;
- ou encore la préparation au sommeil.
Etc.
Une alimentation riche et variée est donc indispensable pour que le corps et le cerveau fonctionnent correctement. Et tous ces bienfaits influencent bien entendu notre santé mentale, d’où l’importance de donner le bon carburant à notre corps, au moment opportun.
Par exemple, pour déclencher la dopamine et la noradrénaline, tu auras besoin d’aliments protéinés, de bonnes graisses et de légumes le matin. Pour le tryptophane, tu privilégieras plutôt un combo de fruits frais, fruits secs et une poignée de noix en fin d’après-midi, etc.
Je t’explique tout cela plus en détail dans mon article Un menu chrononutrition idéal pour perdre du poids : ça existe ?
J’imagine que tu comprends déjà un peu mieux le lien entre ton assiette et ton cerveau, ainsi que ses capacités à te procurer du bien-être quand il est nourri de manière optimale.
Mais ça, c’est uniquement d’un point de vue physiologique.
D’un point de vue psychologique
Côté psychologie et émotions, beaucoup de pistes sont également intéressantes. La relation que nous entretenons avec la nourriture est extrêmement importante dans notre capacité à nous sentir bien dans nos baskets.
Par exemple, si l’alimentation est source de stress, d’anxiété, de souffrance ou de culpabilité, tu imagines bien que ton bien-être et ta santé mentale vont en pâtir. Cela génère de la frustration, de la colère parfois, ou de la tristesse. C’est ce qu’on nomme communément des émotions « négatives ».
Et puisque nous n’avons jamais appris à gérer ces émotions, nous n’avons pas envie de les vivre, de leur laisser de la place. Ce n’est pas confortable, pas agréable. Or, depuis la nuit des temps, notre cerveau est programmé pour éviter la souffrance et aller vers ce qui lui procure du plaisir.
Alors, bien souvent, il veut manger. Pourquoi ? Parce que ce qui active le chemin de la récompense facilement et procure un plaisir immédiat, c’est la nourriture. Et plutôt la nourriture riche et réconfortante (sucrée et/ou grasse).
Il y a d’autres moyens de se donner des kicks de dopamine pour trouver cette sensation de bien-être. Mais manger un paquet de gâteaux est plus rapide et moins cher que d’aller faire du shopping par exemple, ou moins compliqué que de trouver un ou une partenaire pour s’envoyer en l’air…
Qui ici n’a jamais eu envie de s’enfiler la tablette de chocolat ou le pot de glace pour évacuer la pression d’une journée stressante ? Eh oui, parfois la nourriture apaise. En tout cas, elle peut procurer un soulagement, À CONDITION que ce soit en conscience, avec modération, et avec plaisir !
En revanche, dès que l’alimentation émotionnelle devient compulsive et que la culpabilité prend le dessus sur le plaisir, alors elle n’est plus bonne pour notre santé mentale.
Qu’est-ce que la psycho nutrition (ou psychonutrition) ?
C’est là que la psychonutrition (ou psycho nutrition, ou psycho-nutrition, on trouve toutes les écritures) peut apporter son aide.
La psychonutrition se définit de deux manières différentes, selon les sources que tu trouves :
- soit c’est la façon dont on nourrit le cerveau pour qu’il fonctionne correctement (micronutriments, macronutriments, etc.) ;
- soit c’est le lien entre la nourriture et la psychologie, les émotions.
Ce que nous venons de voir, en somme.
Personnellement, j’aime beaucoup la définition que donne le site psychologue-info : « La psychonutrition étudie le comportement alimentaire d’un individu, en faisant référence à l’ensemble des approches psychologiques et nutritionnelles. Elle vise à modifier ce comportement alimentaire afin de l’accompagner vers un état de mieux-être et de trouver un meilleur équilibre. »
Selon moi, seule une approche globale qui s’intéresse aux 2 facettes de la psychonutrition peut aider à améliorer la santé mentale. L’une ne va pas sans l’autre.
Un travail psy autour de l’alimentation sera toujours bénéfique pour comprendre et ajuster les mécanismes (conscients et inconscients) qui déclenchent des comportements compulsifs – et souvent de la souffrance.
Mais il restera incomplet s’il y a des carences nutritionnelles, puisque, comme nous l’avons vu plus haut, certains aliments sont indispensables à notre bon fonctionnement.
[ À lire aussi : Pourquoi les régimes ne fonctionnent pas ? Voici 5 raisons ]
L’influence d’une alimentation carencée sur notre bien être
La carence en magnésium est très courante dans notre société. Globalement, les carences en minéraux (fer, zinc, calcium…) sont fréquentes.
Mais on ne s’en rend pas toujours compte. D’ailleurs, on ne sait parfois pas où en trouver. C’est peut-être ton cas aussi.
Pourtant, une simple carence en magnésium (pour reprendre mon exemple) peut avoir de lourdes conséquences – parfois insoupçonnées :
- irritabilité ;
- insomnie ;
- anxiété ;
- état dépressif ;
- hyperémotivité ;
- etc.
Tu vois le lien avec la santé mentale ?
Alors n’hésite pas à consommer des légumes verts, des amandes, des noix, du poisson, des légumineuses pour faire le plein de magnésium !
De manière générale, toutes les carences engendrent des déséquilibres qui mettent à mal ton métabolisme et le bon fonctionnement de ton corps.
Cet article très intéressant consacre son dernier paragraphe aux nutriments essentiels pour être en bonne santé, ainsi que les aliments dans lesquels tu peux les trouver.
En bref
L’alimentation et la santé mentale sont étroitement liées. Que ce soit au niveau des émotions ou des besoins nutritionnels, le corps est une machine délicate qui nécessite un bon équilibre pour vivre en bonne santé.
La psychonutrition aide à veiller sur cette harmonie pour préserver son bien-être.
Si tu sens que tu as besoin d’aide sur ce chemin, voici des ressources supplémentaires qui te seront très précieuses :
Partage cet article :