Prendre soin de soi grâce à l'alimentation
- 📅 17/11/2021
- ⏱ Temps de lecture : 7 min
Gene
Aujourd’hui j’ai envie d’aborder un sujet délicat avec toi : prendre soin de soi grâce à l’alimentation. Bien que cette tournure de phrase semble agréable, elle englobe tout un tas de réalités, de comportements ou d’émotions qui le sont parfois moins.
L’alimentation peut devenir un levier formidable vers plus d’amour et de tendresse envers soi. Cela dit, elle peut aussi être source de difficultés et de souffrance.
La belle nouvelle, c’est que rien n’est figé.
Nous adoptons toutes des comportements alimentaires plus ou moins conscients et plus ou moins problématiques. Les déceler, les accueillir et les comprendre peut mener, petit à petit, à une assiette plus apaisée.
La nourriture comme refuge
Beaucoup de troubles alimentaires prennent racine dans un besoin (souvent inconscient) de réguler ses émotions. Ces comportements jouent un rôle modérateur en :
- procurant des sensations là où les émotions ne peuvent exister ;
- ou, au contraire, en devenant un système auto-calmant, voire anesthésiant, là où il y a un trop plein d’émotions.
C’est le cas de l’hyperphagie par exemple. L’hyperphagie est un trouble du comportement alimentaire qui pousse à manger trop (manger quand on n’a pas d’appétit, quand on est rassasiée, manger la nuit, ou grignoter de manière régulière, etc.).
Pourquoi ?
Parce que nous avons besoin de ressentir des émotions agréables pour survivre.
- Dans notre cerveau, les circuits neuronaux appétitifs (de récompense) guident nos actions et nos choix dans le but de générer des émotions de plaisir.
- À l’inverse, nos circuits aversifs nous protègent et nous prémunissent de souffrances ou sources de danger, en nous envoyant des signaux émotionnels désagréables (comme la peur ou la tristesse), nous poussant alors à chercher le soulagement.
Dans les deux cas, nous pouvons ressentir beaucoup de difficultés à trouver une réponse émotionnelle adaptée. Il peut y avoir mille et une raisons à cela. Alors, manger est parfois la seule solution à disposition.
Difficile de prendre soin de soi grâce à l’alimentation dans ces situations. Je connais ça.
Les comportements addictifs et troubles alimentaires
Si nous avons grandi dans un environnement stable, sécurisant et rassurant, nous avons plus de facilité à accepter les émotions de plaisir livrées par le monde extérieur.
En revanche, si nous avons plutôt connu l’insécurité, il peut être difficile d’accueillir et de ressentir ses émotions. Ou au contraire, on devient une marmite bouillonnante d’émotions. La souffrance et le malheur peuvent devenir un repère rassurant, connu, où rien n’est à perdre ni à attendre.
Or, ressentir des émotions agréables nous rend vivantes.
L’une des réponses les plus courantes est alors la réplétion gastrique : le fait de manger en quantité excessive.
Pourquoi ? Parce qu’elle vient combler. Là où il y a un manque ou un trop-plein, la nourriture en excès comble, remplit, apaise.
Avoir le ventre très plein nous met dans une bulle rassurante et auto-calmante.
On peut alors vite tomber dans un schéma addictif, à la recherche de ces sensations pour contourner le manque ou le trop-plein d’émotions.
Prendre soin de soi grâce à l’alimentation
Je t’invite à observer tes comportements afin de les identifier et de les comprendre. Prendre soin de soi grâce à l’alimentation passe d’abord par une phase d’observation et d’acceptation. Cela peut prendre un peu de temps.
Sois patiente et bienveillante. La culpabilité n’a pas sa place ici. Comme je te le disais dans l’intro, rien n’est figé. Tout est amené à bouger, quand tu le souhaites, et à ton rythme.
Si tu éprouves l’envie de te réconcilier avec ton assiette et prendre soin de toi à travers la nourriture, voici quelques petites actions que tu peux mettre en place, au fur et à mesure :
- accepter le fait que tu as le droit de manger en paix, de manger ce que tu aimes et ce qui te procure de la joie – mon article « L’alimentation : ce n’est pas une question de volonté » devrait t’aider à appréhender cette idée ;
- prendre le temps, le temps d’évoluer, le temps de t’écouter, le temps de manger, bref, ralentir – c’est plutôt cet article qui t’aidera « Maigrir en mangeant » ;
- instaurer une routine rassurante pour t’apaiser – un rendez-vous avec toi-même le matin autour d’un petit déjeuner sain pour bien démarrer la journée, par exemple, ou bien des rituels d’alignement pourquoi pas, etc. ;
- essayer de manger en pleine conscience de temps en temps – je te recommande mon article « Manger en pleine conscience : comment et pourquoi ? »
Se faire accompagner étape par étape
Si ta relation à l’alimentation est complexe, je t’invite également à trouver du soutien dans une thérapie. Cela pourra t’aider à mieux comprendre tes émotions et tes comportements alimentaires, mais également à trouver un soutien professionnel.
Quoi qu’il en soit, ne reste pas seule. Entoure-toi, parles-en autour de toi si tu en ressens le besoin. Tu peux même inviter une personne de ton entourage à prendre soin d’elle grâce à l’alimentation en même temps que toi pour vous motiver et vous soutenir.
Mon livre « Mon assiette et moi » peut-être un super point de départ pour mieux comprendre l’alimentation émotionnelle, les mécanismes du cerveau, ou encore les solutions pour apaiser son alimentation. Il te donnera aussi des tonnes d’idées de recettes pour manger sainement et chouchouter ton corps de l’intérieur.
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